Située dans la région de Montpellier, l’entreprise ISIA non seulement conçoit et développe des solutions numériques sur-mesure mais elle s’engage aussi auprès des organisations, des communautés et de l’environnement avec un impact du numérique au service d’un développement durable.
Bastien Ducruezet, responsable RSE et Numérique Responsable chez ISIA, veille au processus de labellisation NR et LUCIE 26000. Tout aussi engagé dans sa vie personnelle, il rappelle l’importance de la progression vers des objectifs responsables au sein d’une entreprise.
Depuis maintenant 24 ans, ISIA se définit comme une Entreprise de Service Numérique engagée. Racontez-nous votre aventure !
Chez ISIA, être une ESN engagée est dans l’ADN et portée au plus haut niveau de gouvernance. Cet état d’esprit se retrouve chez nos collaborateurs depuis de nombreuses années avec des actions complémentaires à leur cœur de métier et s’explique par une volonté forte d’ISIA de mettre en œuvre le contexte le plus favorable possible à cet engagement. Cela se ressent par des relations durables avec nos collaborateurs comme avec nos clients.
Un bon exemple est la création du Happiness Committee en 2016, comité représentatif de nos collaborateurs avec pour mission de contribuer au bien-être au travail. Nous avons mis en place des actions sur des sujets de préventions, promotions santé et environnement dont le programme ISIA Mouv’ pour sensibiliser les collaborateurs sur les risques liés à la sédentarité et aux biens faits de l’activité physique. Au début, ces actions RSE ne concernaient pas directement notre cœur de métier, comme notre participation au World Clean Up Day où nous avons ramassé 450kg de déchet en 1h dans la garrigue sur notre site à Saint Mathieu de Tréviers avec l’aide d’autres entreprises. Nous étions sensibilisés à toutes ces questions sociétales et notamment environnementales. Cependant, il était plus difficile d’identifier des leviers et de poursuivre plus loin notre engagement en tant qu’entreprise de service.
En 2017, nous avons participé au programme GreenConcept, opération organisée par la CCI de l’Hérault et l’ADEME pour intégrer les principes de l’éco-conception dans le développement des produits et services numériques. On a alors pu mieux prendre conscience de l’impact du numérique et des leviers pour nous engager à travers notre cœur de métier. En parallèle de ce programme, nous avons décidé de mettre la RSE au cœur de tous nos projets, qu’elle devienne la colonne vertébrale du projet d’entreprise.
En 2017, nous avons participé au programme GreenConcept… On a alors pu mieux prendre conscience de l’impact du numérique et des leviers pour nous engager à travers notre cœur de métier.
Pourquoi est-ce essentiel pour une ESN de réduire son empreinte numérique ?
L’impact social et environnemental du numérique est majeur. On a de plus en plus d’informations sur ces aspects, notamment en termes d’émissions de gaz à effet de serre, qui dépassent maintenant l’aviation civile ! De plus, les impacts sont souvent cachés à l’autre bout du monde. Nous n’en avions pas vraiment conscience. Il a donc fallu se documenter, pour mieux appréhender ces impacts et être sensibilisés par d’autres acteurs engagés.
Il faut aussi avoir en tête que l’impact environnemental du numérique sera multiplié par 2 ou 3 sur les 15 prochaines années. C’est totalement à contre-courant des engagements mondiaux telle que la COP21. Il est donc vital d’intégrer cette dimension dans les solutions numériques chez nos clients afin de prendre notre part de responsabilité, à travers notre cœur de métier.
Pourquoi avoir choisi le label NR ?
Quand on veut mettre une démarche RSE globale en œuvre, il est important de la structurer afin de la rendre la plus claire et la plus lisible possible.
De plus, un label crédibilise la démarche d’une organisation. Il est la garantie que celle-ci est non seulement engagée et qu’elle met concrètement des actions en place, lors de la recherche des partenaires par exemple.
Cela permet aussi d’éviter de tomber dans le greenwashing mais au contraire d’intégrer une démarche de progression. Je trouve les labellisations NR et LUCIE excellentes en termes d’approche pour définir des objectifs afin de s’engager et agir étape par étape. Il est essentiel que les entreprises agissent sans attendre la perfection et communiquent sur ce qu’elles mettent en œuvre. Au final, la somme de ces actions mises bout à bout auront des impacts colossaux.
Parfois les collaborateurs se demandent « Nos engagements auront-ils réellement un impact à l’échelle de notre organisation ? ». Mais si de nombreuses entreprises suivent notre exemple, alors l’impact sera démultiplié.
La labellisation est aussi un élément très important pour motiver les collaborateurs : elle nous donne un objectif clair à atteindre. Elle apporte aussi une part de questionnement sur leurs pratiques actuelles. « Qu’est-ce que je fais actuellement et comment je pourrais améliorer mes pratiques ?« . Je trouve très intéressante cette approche positive.
D’autre part, entrer dans une démarche de labellisation augmente la dynamique et fait émerger des propositions de la part des collaborateurs. Portée au plus haut dans notre stratégie par les dirigeants, elle a pris tout son poids. Un bon exemple est la création d’un service totalement dédié à la RSE pour 120 collaborateurs ce qui est assez majeur.
S’engager dans un tel processus demande un travail conséquent. C’est pourquoi, Isia a fait le choix de créer un service totalement dédié à la RSE. Ce processus permet à certains de mieux prendre conscience de l’engagement de l’entreprise et donc d’être portés par cette dynamique-là. Il est temps de passer à l’action.
Pourriez-vous nous partager quelques-unes de vos actions dans le domaine du Numérique Responsable ?
#1 Achat de téléphones reconditionnés
Tout d’abord, cela fait quelques années que nous achetons des téléphones reconditionnés, auprès de notre partenaire Sofi Groupe, entreprise locale engagée et signataire de la charte NR. C’est la politique pour tous les téléphones achetés : pour nos collaborateurs mais aussi pour le développement d’application.
#2 Gestion du cycle de vie du matériel
Plus globalement concernant la gestion du cycle de vie de notre matériel, nous travaillons sur l’affectation du matériel au plus près de nos besoins. Dès qu’il ne correspond plus, que ça soit pour des raisons de performance ou de problèmes techniques, nous nous assurons de :
- Analyser l’état du matériel ;
- Améliorer ses capacités afin d’éviter l’obsolescence ;
- Puis le réaffecter soit à des besoins identiques soit à d’autres besoins correspondant mieux aux capacités du matériel.
Enfin, nous faisons tout le cycle plus classique de revalorisation des déchets DEEE avec notre partenaire APF34. Il se charge d’envoyer le matériel dans des associations s’il est toujours opérationnel. Dans le cas contraire, il récupère certains composants ou valorise la matière première. La valorisation énergétique s’occupe du reste. Ces solutions sont importantes pour nous et nous sensibilisons nos collaborateurs à ce processus pour allonger au maximum la durée de vie de nos matériels.
#3 Éco-conception des logiciels et expérience client
L’action où nous souhaitons principalement nous engager est sur notre cœur de métier : intégrer l’éco-conception dans les logiciels que nous concevons. Nous y mettons toute notre énergie pour une progression continue. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Avant, nos clients nous exprimaient leurs besoins de manière très précise. Maintenant, en intégrant l’approche NR et l’éco-conception, nous proposons à nos clients de les accompagner dans la définition de leurs besoins en intégrant au mieux toutes les parties prenantes ainsi que le contexte du projet. En d’autres mots, nous concentrons au maximum nos efforts sur les principales fonctionnalités avec la notion de frugalité. Nous essayons d’insuffler cette démarche dans nos équipes pour avoir des applications les plus responsables possibles.
Concrètement, nous construisons notre démarche notamment autour de l’expérience d’utilisateur, appelée aussi UX. Ce levier concentre presque 60% des effets et est mis en œuvre en amont des développements. C’est une étape essentielle : bien s’assurer des besoins auxquels nous répondons. Selon plusieurs études, environ 45% des fonctionnalités développées d’un service numérique ne seront jamais utilisées !
Nous attachons également une importance particulière lors de la conception technique de la solution, les développements, les solutions d’hébergements, le réseau utilisé, la maintenance… Au final tout le cycle de vie du projet est concerné ! C’est un formidable défi pour nous et cela nécessite l’implication et les compétences de tous nos collaborateurs.
Je pense que notre approche fait prendre conscience à nos clients de l’impact d’un service numérique. Cela permettra demain de démultiplier les acteurs engagés et de contribuer tous ensemble pour un numérique plus responsable.