Télétravail 5 conseils pour rester numérique responsable

Après un premier article sur les 5 gestes du numérique responsable, découvrez comment allier télétravail intensif et sobriété numérique ? Malgré les déplacements évitées grâce au confinement, les émissions de gaz à effet de serre posent maintenant problème avec la consommation numérique.

D’après le Shift Project, 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) proviennent du numérique. Un chiffre qui pourrait quasiment doubler d’ici 2025 et attendre environ 7% des émission de GES, soit autant que les émissions des voitures individuelles dans le monde.

En plus de limiter ses impacts dans la vie personnelle, voici quelques conseils pour continuer d’échanger avec ses collègues et travailler en domicile tout en restant responsable.

#1 Eviter les moteurs de recherche

Une requête

grammes équivalents C02 émis

(près de 10 kg / an / utilisateur)

Le temps de recherche et le nombre de pages consultées sont à prendre en compte dans la mesure de votre impact numérique.

Quelques astuces :

  • Si vous êtes motivé, tapez l’URL exact dans la barre de recherche ;
  • Sinon les favoris sont nos amis, pensez donc à enregistrer vos favoris dans le navigateur, vous savez le site internet de votre entreprise, votre magazine d’actus préféré ou encore le club de sport des enfants ;
  • Vous pouvez également consulter votre historique pour retrouver cette fabuleuse recette de banana bred au lieu de tester tous les liens de la première page Google ;
  • Enfin et sans doute le plus dur, il faut résister, oui résister à l’envie de vérifier les informations existentielles du déjeuner, vous savez l’âge de cet acteur célèbre dont vous ne vous rappelez jamais le nom. N’oubliez pas la meilleure recherche est celle que l’on ne fait pas.

Plus sérieusement si la recherche est inévitable, l’important est de l’optimiser en utilisant des mots-clés précis et ciblés.

Ainsi, ce sont des kilomètres économisés par la donnée numérique, estimée en moyenne à 15 000 km.

#2 Alléger ses mails

L’envoi d’un courrier électronique

grammes équivalents C02 émis

(293 milliards envoyés / jour en 2020, hors spam)

Le poids des échanges sur messagerie est lié au nombre de destinataires et son contenu pour l’ensemble des étapes (sa rédaction, son envoi, sa lecture et enfin son stockage). Pour alléger ses mails, il suffit de se poser quelques questions avant envoi.

Qui est concerné ? Envoyer le mail uniquement aux personnes ciblées et non à tout le service si ce n’est pas nécessaire.

Quelle est la taille de ma pièce jointe ? Opter pour des pièces jointes compressées, passer par un site de dépôt temporaire pour celles plus lourdes ou partager le lien vers un stockage de données en ligne commun.

Le destinataire me connait-t-il bien ? Si la réponse est oui, la signature peut rester sobre. Eviter le poids supplémentaire d’une image ou d’un logo pour échanger avec vos collègues et contacts proches.

Le contenu est-il efficace ? Indirectement, il est possible de réduire le temps de lecture à l’écran de son destinataire si le message va droit au but !

En télétravail, pour les échanges plus informels au sein de l’entreprise, il est préférable de communiquer par chat.

#3 Limiter les réunions en vidéo

Selon le site Greenspector, utiliser la vidéo en visio-conférence consomme en moyenne

plus d'énergie (mAh)

plus de données échangées (en Mo)

plus d'impact carbone (gEqCO2)

L’échange vidéo favorise le contact humain et rend les échanges plus agréables, surtout en période de télétravail à temps plein. Malheureusement, pour une conférence de longue durée, mieux vaut privilégier l’audio et se priver visuellement de ses collègues.

Une salutation en début ou fin de réunion est toujours appréciée malgré tout ! Le tout est de juger quand la vidéo apporte un plus à l’échange. 

#4 Privilégier une connexion fibre ou ADSL à une connexion en 4G et éteindre sa box

L’impact de la 4G est 5 à 20 fois supérieur à l’utilisation de l’ADSL en wifi.

Si l’on s’intéresse à l’impact environnemental des réseaux numériques, l’Arcep est catégorique, la fibre a le moins d’impact environnemental, suivi de l’ADSL puis de très loin par la 4G, définitivement la plus énergivore des solutions.

Oubliez donc tout de suite le télétravail et l’utilisation du Cloud en partage de connexion 4G avec votre smartphone.

Pour aller plus loin, branchez votre ordinateur au réseau avec un câble Ethernet, ce qui évite l’usage du wifi et améliore la qualité de votre connexion. 

De plus, pensez à éteindre votre box quand vous ne l’utilisez pas, notamment la nuit ! Selon l’étude Greenit.fr, un box internet consomme en moyenne 158 kWh d’électricité par an, soit autant de 10 ordinateurs portables utilisés 5 heures par jour à la maison.

#5 Faire le ménage

Si le télétravail permet d’avoir plus de temps pour ce genre de tâches, autant en profiter pour nettoyer :

  • Sa boîte mail

Rien ne sert d’archiver tous ses courriels, spécialement ceux qui ne servent plus du tout. Commencer par supprimer les spams et vider la corbeille, car le poids d’un mail s’alourdit aussi au long de son temps de stockage. Par exemple, un mail abandonné dans sa messagerie consomme 10 g de CO2 supplémentaires par an.

Autre suggestion : se désabonner de toutes ces newsletters qui finissent directement à la corbeille.

  •  Son stockage de données en ligne

Prioriser les fichiers et documents indispensables pour se débarrasser de ceux dont on n’a plus besoin afin de limiter son stockage dans le « Cloud ». Il est aussi possible de conserver localement ses données personnelles (ordinateur, disque dur externe…).

Même si cette solution de stockage semble être virtuelle, assurer son fonctionnement est concrètement matériel : câbles, équipements informatiques, serveurs… 

Voici quelques conseils pour télétravailler de manière numériquement responsable. Ils restent bien entendu valables au bureau. Pas de panique cependant, votre impact numérique ne devrait pas bondir en télétravail, puisque vos ordinateurs ne fonctionnent plus au bureau. Il pourrait même être réduit car vous utilisez sans doute moins de matériels à la maison  (double écran, imprimantes multifonctions…).

N’oubliez pas au-delà de l’usage, le premier impact environnemental du numérique réside dans la fabrication des équipements. Pour ne pas faire exploser votre empreinte numérique, ne vous suréquipez pas durant le confinement et si cela est vraiment nécessaire, privilégiez alors le matériel d’occasion.

Enfin ces éco-gestes sont également à relativiser, nettoyer votre boîte mail ne compensera pas les heures passées à jouer en ligne, à regarder la télé par ADSL ou encore Netflix.

Et vous quel est votre geste barrière pour réduire l’impact du numérique en télétravail ?